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Hfaiedh Hfaiedh: "L'éxécutif a déclaré la guerre à l'UGTT"

Hfaïedh Hfaïedh, secrétaire général adjoint de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT),  était l'invité de Midi Show, ce 2 février 2023. A cette occasion, il est revenu sur les dernières déclarations du président de la République, dans la caserne de l'Aouina.
 

A la phrase de kais Saïed "Il n'est pas question d'activité syndicale, à caractère politique", Hfaiedh hfaiedh a répondu en affirmant que si l'action syndicale n'a pas d'objectif politique par définition, mais qu'elle est inextricablement liée à l'activisme politique.

L'UGTT considère que son intérêt pour les dossiers politiques et nationaux est un devoir patriotique. "Elle est restée attachée à ce principe, tout au long de l'histoire .

"Nous nous sommes habitués à ces accusations contre l'UGTT, concernant d'éventuels objectifs politiques", a affirmé le secrétaire général adjoint de l'UGTT.
Et d'ajouter, l'UGTT s'intéresse de près à la question politique mais elle ne la fait pas.

L'UGTT a ralenti l'économie tunisienne?!!

Certaines parties considèrent que la Centrale syndicale a ralenti le développement de l'économie tunisienne, le recul de la productivité et qu'elle était derrière la poussée des protestations et de la hausse des masses salariales....
 

"Ces accusations ont toujours existé", a affirmé l'intervenant. Et de commenter : "Ce discours a été propagé par les gouvernements qui se sont succédé et qui ont échoué à satisfaire les revendications du peuple".

Le rôle de l'UGTT est de défendre les catégories marginalisées et appauvries. Elle œuvre à régulariser la situation des employés, en situation précaire, selon l'invité de Midi Show.
 

Il a poursuivi en affirmant que l'UGTT n'est pas responsable de certaines situations et des choix de l'Exécutif. "D'ailleurs, les ouvriers du bassin minier n'ont pas fait grève, mais ils ont été empêchés de travailler et de produire", a-t-il rappelé.
 

"En 2013, l'UGTT a contribué au dialogue avec ses partenaires et a désamorcé la crise, quand le pays était au bord d'une guerre civile", a ajouté l'intervenant.

Pourquoi l'une initiative politique de l'UGTT?

"L'UGTT a réfléchi à une initiative pour sauver la Tunisie de la situation qui se dégrade, de jour en jour. Dès le mois de juin 2020, elle avait annoncé le lancement d'une intiative qui devait être adressée et chapeautée par le président de la République mais, mais il l'a ignorée. Malgré cela et en dépit de sa politique exclusive, l'UGTT a soutenu la dissolution de l'Assemblée et le gel de l'activité des députés. Un soutien conditionnel, car la Centrale syndicale ne donne pas de chèque en blanc, au président de la République", a dit Hfaïedh Hfaïedh.

Et de poursuivre : "l'UGTT a alors affirmé qu'elle ne considère pas le 25 juillet comme coup d'Etat mais elle était également contre le virage qu'a pris Kais Saïed, en s'accaparant tous les pouvoirs et c'est pourquoi elle a boycotté le référendum car la consultation autour de la Constitution était formelle"'

Le pouvoir exécutif a déclaré la guerre


Par ailleurs et selon lui, le pouvoir exécutif a déclaré la guerre à l'UGTT, alors qu'elle appelle à un dialogue national pour sauver la Tunisie. "Cette initiative est lancée conjointement avec l'Ordre des avocats, la Ligue Tunisienne des Droits de l'HOmme LTDH et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux FTDES pour trouver des solutions aux dossiers, social, économique et politique", affirme-t-il.

Pour lui, la preuve en est la réponse claire du président de la République, lors de son discours à la caserne de l'Aouina, suite auquel, le syndicaliste Anis Kaabi a été arrêté.
 

"L'UGTT considère cela comme une guerre lancée contre  le  travail syndical, le droit à la grève garanti par les conventions internationales et la Constitution. L'Exécutif a bel et bien déclaré la guerre contre l'UGTT", a-t-il conclu.